Parcours artistique pour jeune public témoignant de la rencontre entre enfance et création, cette exposition met en scène des œuvres résultant d’une étroite collaboration entre des artistes visuelles et près de 400 enfants, rencontrés dans le cadre de notre programme d’éducation artistique intitulé Moi à l’œuvre – Expérience vivante en création.
Afin de souligner la cinquième édition de Moi à l’œuvre, l’équipe a décidé d’explorer cette année les significations d’un mot qui, bien qu’élémentaire, est porteur d’espoir : ensemble. Les artistes ont trouvé les échos de ce mot dans leur pratique respective et, de concert, ont intégré leur conception du vivre-ensemble dans la création des quatre ateliers du programme. En définitive, les traits d’un groupe se dessinent à partir des forces et des qualités des humains qui le composent. Le tout est la somme de ses parties, décuplé par la puissance des liens nous unissant à ceux qui nous entourent.
L’exposition est la résultante de la série d’ateliers offerts aux enfants du Kamouraska depuis l’automne dernier et le fruit d’un réel travail d’équipe entre ceux-ci et les artistes. Trois projets sont présentés. Grâce aux œuvres, aux jeux de manipulation et aux aires dédiées au bricolage, cette exposition relate à la fois l’expérience à laquelle étaient conviés les jeunes participants de notre programme d’éducation artistique, tout en permettant aux visiteurs, petits et grands, de s’approprier l’art actuel.
L’atelier de Josée Bourgoin débutait par un spectacle théâtral alliant la musique classique, la danse contemporaine et le mixage sonore. Le musicien et la danseuse exploraient cinq qualités – la générosité, la curiosité, le calme, l’humour et le courage – via différents mouvements et différentes tonalités. Le modèle de l’engrenage servait d’exemple : un mécanisme ne fonctionne que si chaque rouage est en harmonie avec les autres, à l’image du fonctionnement d’un groupe, d’une communauté.
Les enfants étaient ensuite invités à explorer la symbolique de l’engrenage avec l’artiste-sculpteure. En équipe, ils occupaient à tour de rôle une fonction nécessaire à l’activation d’une petite machine, conçue spécialement pour eux. Tourner la manivelle, tenir un crayon, maintenir la machine en place : chaque rôle était important et permettait aux enfants, grâce à des mouvements et couleurs, de jouer et d’expérimenter. Les possibilités créatives de cette machine sont infinies : juxtaposition de couleurs, formes succinctes, lignes abstraites.
Inspirée du travail de l’artiste Jean Tinguely, Josée propose une œuvre composée d’un ensemble d’engrenages mis en mouvement par l’énergie humaine. Dans ces engrenages figurent les dessins des enfants rencontrés durant les ateliers. Ce projet consiste à démontrer l’importance d’unir les forces de chacun. L’artiste suggère ici une réflexion sur les effets positifs, voire grandioses, des engrenages et, par analogie, du travail d’équipe. Son installation se veut une façon de rattacher et mettre en mouvement des éléments isolés.
L’art cinétique permet à Josée de partager sa fascination pour le tournage sur bois. Lorsque les dessins sont au repos, leurs détails émergent; puis la rotation fait apparaître des formes et des courbes parfaites, créant un effet magique pour l’œil. Le mouvement est captivant et transporte les enfants comme les adultes vers une forme de contemplation méditative.
L’atelier de Marie Pierre Daigle commençait par un spectacle, coloré par l’expression de quatre émotions et sentiment – la peine, la joie, la colère et l’amour –, où danse théâtrale et piano étaient à l’honneur. Chaque émotion était représentée par une couleur – bleu, vert, mauve et rouge. L’intention était de montrer que chaque personne est constituée de toutes ces émotions et que chacun les exprime selon sa personnalité. L’artiste a participé à la création du spectacle en collaboration avec le musicien et la danseuse.
Marie Pierre souhaitait fabriquer des tressages géants : chaque tressage contient à la fois l’individualité de chaque enfant et les caractéristiques du groupe. Ces éléments, l’individuel et le collectif, sont transposés dans les installations par les bois de grève et par le tressage de tissus. L’artiste, sortie de sa zone de confort, a été bercée par la spontanéité et l’énergie des enfants.
Les bois de grève sont présents dans notre paysage. Ils sont polis, marqués et transportés par le fleuve. Ils sont porteurs d’histoires au rythme des marées. Marie Pierre a invité les enfants à mettre leurs couleurs sur de petits bois de grève. Instinctivement, les formes, les traits et les textures se sont placés, structurés et se sont organisés. Les enfants ont créé leur témoin d’identité.
Inspirée de la tradition populaire de l’arbre de mai, les enfants ont été conviés à prendre soin d’une bande de soie pour tisser ensemble les liens de leurs groupes. Les enfants ont créé une ronde de mouvements en circulant devant et derrière leurs camarades. Portées par la musique, les couleurs de la peine, la joie, la colère et l’amour ont tracé l’identité collective du groupe.
« Seul, nous faisons de belles choses; ensemble, nous faisons de grandes choses. »
- Marie Pierre
Le cercle d’ami(e)s fait référence à l’amitié, au pouvoir du groupe et à sa force créative. Cette installation photographique présente plus de 25 planètes originales, créées par Fernande Forest avec la participation des enfants des 25 groupes rencontrés en ateliers. S’apparentant aussi à des cellules, cette œuvre est organique et les enfants en sont la composante principale.
Le spectacle théâtral qui précédait l’atelier abordait plusieurs choses : en combinant la musique d’instruments de cuivre et la danse, le musicien et la danseuse devaient mener à bien une mission avec l’aide des enfants. À travers un voyage dans l’espace, naviguant d’une planète à l’autre, ils ont recomposé les pièces d’un instrument de musique et solidifié leur amitié. L’objectif était de montrer, par les arts de la scène, que le travail d’équipe et l’amitié résolvent bien des problèmes.
Depuis toujours, on se place en cercle pour rassembler les individus. Les enfants connaissent déjà cette forme. Dans cet atelier, ils ont eu à prendre des poses dirigées afin de créer des figures circulaires avec leurs corps – que ce soit avec les mains, les pieds ou les jambes – et une pose où ils laissaient libre cours à leur imagination. Toujours, ils devaient prendre conscience de leurs camarades, de l’espace de chacun. Ils se sont donc aperçus que, grâce à l’union de tous les membres du groupe, ils ont pu réaliser ces créations originales.
Pour créer les planètes imaginaires, Fernande a travaillé par photomontage. En salles, elle a choisi d’intégrer les planètes directement sur le mur afin de constituer un tout cohérent, un univers d’enfants, en l’occurrence celui des petits du Kamouraska. On remarquera que même s’il s’agit d’un ensemble, chaque planète possède sa personnalité et, sur ces planètes, chaque individu est unique.
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L'équipe de la cinquième édition de "Moi à l'oeuvre", en plus des trois artistes visuelles, était composée des personnes suivantes :
Mathieu Rivest, musicien et chef d’orchestre (St-Alexandre-de-Kamouraska)
Ariane Fortin, danseuse et chorégraphe (Kamouraska)
Véronique Drouin, animatrice et coordonnatrice (St-Germain-de-Kamouraska)
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Le Conseil des arts et des lettres du Québec
La Compagnie Normand
Le gouvernement du Québec et la MRC de Kamouraska dans le cadre de l’Entente sur le développement culturel de la MRC de Kamouraska
Les Caisses Desjardins du Kamouraska
Kamco Construction
Les Industries Desjardins
Promutuel Assurance du Lac au Fleuve
L'Auberge et centre de santé La Grand Voile
La Télévision communautaire du Kamouraska
Familiprix Saint-Pascal
Le Camp musical de Saint-Alexandre