De juin à 5 octobre 2022
Créée par Emmanuelle Loslier et Camille Zaroubi, avec la participation du forgeron Sébastien Beaulieu, Mer du Vent est une installation sonore extérieure constituée de 156 bouteilles en verre orientées vers le fleuve. Disposées en éventail, sous la forme d’une vague, elles sont placées de manière à capter le vent provenant du large afin d’émettre, sous l’effet de la vibration de l’air, un bourdonnement harmonieux.
L'œuvre phénoménologique met en scène le vent, cet élément invisible et imprévisible, aux tempéraments multiples, qui façonne l’identité du territoire. Par jours de grand vent, les sons ambiants – la circulation, le fleuve, le chant des bouteilles – se superposent : de loin, l’installation émet un murmure; de près, une atmosphère. Pour varier les tonalités du chant des bouteilles, chacune est remplie de pierres et de galets. Le chaos créé par le vent est encapsulé et transformé en une étrange mélodie, rappelant la présence des cornes de brume des paysages côtiers.
À la lumière du jour, le verre dévoile ses reflets, rappelant ceux qui sont générés par le mouvement des vagues sous le soleil. Évoquant la primauté de la nature, le socle de l’œuvre sera, au courant de la saison, envahi par les herbes folles. Le piétiner fait également partie de l’expérience.
L’œuvre s’inscrit dans une esthétique écologique et environnementale – les bouteilles sont recyclées, les matériaux sont durables –, suivant la philosophie du slow art. L’installation ne s’actionne pas et ne se consomme pas dans l'instantané, elle se savoure en plusieurs instants. Il faut être présent.e, attentif.ve et surtout patient.e. Influencée par la force du vent et de la lumière, Mer du vent est constamment en changement : chaque minute, chaque jour est différent. Cela n’est pas sans rappeler les phénomènes naturels qui se dévoilent souvent lorsqu’on ne s’y attend pas.
Une œuvre exclusivement sonore de médiation culturelle à propos de Mer du vent est également accessible au public. Créée par le musicien Antoine Létourneau-Berger, elle révèle des variations mélodiques juxtaposées aux paroles et à la perspective auditive de membres de l’Association des personnes handicapées visuelles du Bas-Saint-Laurent.
Emmanuelle Loslier et Camille Zaroubi sont tous deux architectes paysagistes et musiciens. Ils s’intéressent aux phénomènes naturels permettant l’activation du mouvement et du son dans leurs créations. Alors que la perception visuelle est souvent celle qui prime dans l’appréciation du paysage, celui-ci se vit pourtant avec tous les sens.
À travers leurs projets, Emmanuelle et Camille cherchent à amplifier les valeurs sensorielles de l’environnement et à offrir des perceptions différentes du territoire en intensifiant les sons, les mouvements, les odeurs. Ils proposent des installations qui plongent le public dans des ambiances submersives. Au cœur de leur démarche se trouve le désir que les lieux se réinventent au gré de l'eau, du vent, de l'ombre et de la lumière. Employant des objets désuets, recyclés et récupérés, les artistes transforment et animent ces éléments du quotidien, les détournant de manière ludique de leur fonction initiale. Grâce à la répétition, la symétrie, les séries et les récurrences, ils accentuent le caractère sensible des lieux et créent des univers immersifs
Le duo a présenté des installations intégrées à l’environnement dans le cadre du Circuit agroartistique Pays’Art (Les Éboulements) et du Festival international de jardins des Jardins de Métis (Grand-Métis).
Mer du vent a été sélectionnée en partenariat avec les Jardins de Métis. Elle a remporté une mention d’honneur du jury du Festival international de jardins en 2020 et fait office, au Centre d’art de Kamouraska en 2022, d’exposition satellite du Festival. Elle est produite grâce au soutien de
Le Centre d'art de Kamouraska adresse ses plus sincères remerciements aux partenaires financiers suivants :
Crédits photo :
Images 01-02-03. Mer du vent par Emmanuelle Loslier et Camille Zaroubi
Crédits photo : Caroline Bolieu, 2022