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Espaces élémentaires

Stéphanie Beaulieu et Marie-Claude Hamel • du 29 avril au 12 juin 2016

Dans l’expérience quotidienne, l’espace se définit de manière géométrique et physique, désignant une étendue, abstraite ou non. Les deux corpus présentés ici témoignent de la perception de cette étendue, de notre propre relation à l’espace et plus particulièrement, au territoire habité. Les espaces construits auxquels nous convient les artistes Stéphanie Beaulieu et Marie-Claude Hamel sont élémentaires : le premier par sa mise en espace minimaliste donnant les rudiments de base au processus d’assimilation, le second par sa référence aux éléments naturels (feu, eau, air et terre).

Chacun des projets adopte une approche scientifique, à la fois dans la collecte et l’analyse d’échantillons préalables à la création, que dans la présentation d’un visuel et d’un rendu épuré rappelant le laboratoire. Dans un souci esthétique visant à ouvrir une nouvelle interprétation du paysage, qu’elle soit ludique ou sortant du cadre linéaire habituel, les artistes proposent une incursion dans des territoires documentés à la manière des recherches scientifiques.

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TRONQUER LA GLACE
MARIE-CLAUDE HAMEL

Projet de recherche-création interdisciplinaire alliant la peinture, la photographie, les sciences naturelles et humaines, Tronquer la glace aborde la dynamique qui se lie entre la rivière et l’arbre.

Explorant d’abord les recherches de Thomas Buffin-Bélanger, professeur à l’UQAR en géomorphologie et dynamique fluviale, Marie-Claude Hamel a accompagné les membres du laboratoire de celui-ci dans une expédition scientifique hivernale à la confluence des rivières Mitis et Neigette, en procédant à la collecte d’images photographiques des lieux. Juxtaposant ces images à celles tirées d’archives du laboratoire ainsi que de la collection des Jardins de Métis, puis modulant la transparence, les couleurs et les textures par la peinture appliquée à la main, l’artiste tend ainsi à partager ses observations quant à la transformation de ce paysage qu’elle habite. Cherchant à modifier la perspective plutôt linéaire du paysage telle que nous la concevons, l’artiste propose une forme de composition centripète, où les éléments sont organisés de manière concentrique.

Chaque œuvre est créée sur une feuille de plastique recyclé utilisée à l’origine comme protecteurs de fenêtres d’autobus lors de leur construction. Retrouvant la vocation de faire percevoir le paysage, ces feuilles transparentes évoquent également la glace et la transfiguration d’un lieu réel à travers celle-ci. Sous ce décalque de l’eau glacée peuvent ainsi émerger des espaces imaginaires où le passé et le présent se superposent.

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Originaire de Rimouski, Marie-Claude Hamel vit et travaille à Saint-Octave-de-Métis. Pour l’artiste, les zones naturelles de La Mitis constituent une source d’inspiration constante. Dans ses gestes de créatrice, elle évoque les mouvements propres à la nature. Elle cherche à produire différentes formes de son expression par la peinture, la photographie et la sculpture en restituant ses effets par la couleur, la texture, la luminosité, l’opacité et la transparence. Ses œuvres ont fait l’objet de plusieurs expositions présentées au Québec depuis 2004, notamment au Festival international de Montréal en Art (FIMA). Son photomontage «Paysage nordique» a reçu le premier prix du concours Chercheurs d’art (UQAR, 2015). Ses quatre sculptures in situ sont exposées aux Jardins de Métis.

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VERT VOISIN V
STÉPHANIE BEAULIEU

Installation conceptuelle et minimaliste, Vert Voisin V s’inscrit dans une série initiée en 2011 par Stéphanie Beaulieu, avec laquelle l’artiste tente de susciter la réflexion du visiteur quant à l’expression «le gazon est toujours plus vert chez le voisin». Au fil des ans, la série a pris différentes formes : collecte et assemblage d’échantillons organiques, installations photographiques, fausse étude citoyenne, etc. Bien que le concept en soit ludique, l’aspect général de la série mise sur un visuel très épuré et scientifique, qui axe davantage sur l’aspect «recherche» de la démarche.

Plaçant cette fois-ci le visiteur au cœur même de l’illusion, l’artiste déploie son installation Vert Voisin V au-delà des salles d’exposition, habitant ainsi le hall d’entrée, passage obligé pour quiconque pénètre le Centre d’art de Kamouraska. Par un jeu de sculptures symétriques, des accessoires ludiques dont une boîte aux lettres pouvant accueillir les impressions du visiteur et une utilisation judicieuse et métamorphosée des salles et de leur porte d’entrée, l’artiste place le visiteur dans une position mouvante et active. Sa perception change, selon s’il se trouve à l’intérieur ou à l’extérieur de la pièce; l’artiste fait ainsi référence à la dissemblance entre notre conception de ce qui se joue derrière les portes closes de notre voisinage et la réalité qui y est présente.
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Stéphanie Beaulieu vit et travaille à Montréal. À travers une pratique installative, elle tente de comprendre le comportement humain par les différents moyens utilisés pour répondre à des besoins de natures émotives et sociales. Sa réflexion s’étend aussi à l’identité d’une société et au système de valeurs communes qui l’encadre et la façonne. Son travail a fait l’objet de nombreuses expositions solo et collectives, entre autres à Occurrence (Montréal, 2015), à Roadside Attractions (Toronto, 2015), à Espace F (Matane, 2014) ainsi qu’au Klondike Institute of Art and Culture (Yukon, 2013).


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