Tableaux photographiques & broderies /
du 4 juillet au 13 septembre 2020
Cette série photographique raconte le désir d'appartenir à un territoire. La trame de ce récit est inspirée de l’ancêtre de l’artiste, qui a quitté la France et navigué à la recherche d'une terre d'accueil. Cette histoire est aussi celle de l’artiste.
Caroline Bolieu a parcouru maintes régions du Québec. Toujours, elle a cherché ce sentiment d’appartenance – celui, inhérent, qu’on veut uniquement ressentir plutôt que construire. Plusieurs fois, elle a recommencé, jusqu’à trouver son territoire. C’est au Kamouraska qu’elle s’est enracinée, à quelques kilomètres de là où son ancêtre a choisi autrefois de s’établir. Cette coïncidence singulière est à l’origine de ce projet.
Ces dix tableaux photographiques retracent de façon allégorique l’épopée de l’artiste et de son aïeul, d’une rive à l’autre du Saint-Laurent. Le fleuve, assise principale du récit, incite au départ, mais aussi à l’immobilité. Les prises de vue hivernales suggèrent l’attente inévitable, créent à la fois des obstacles et de la convoitise. La couleur rouge traverse les tableaux. C’est le fil qui relie entre eux les sentiments contradictoires de passion et de colère, l’état d’espérance à celui du désespoir – tous déclenchés néanmoins par cette quête d’une terre absolue.
Un hommage à Pierre Hudon dit Beaulieu, ainsi qu’à celles et ceux qui prêtent attention au territoire qui les appelle.
¤
À l’automne 2018, Caroline Bolieu a participé à une classe de maître, menée par l’artiste Caroline Hayeur. Orchestré par Culture Bas-Saint-Laurent, ce séminaire de création se rattachait à la 10e édition de la Rencontre photographique du Kamouraska. L’artiste a exploré le territoire bas-laurentien, plus particulièrement les rives du fleuve. Fabriquant des allégories, Caroline raconte son expérience du recommencement. L’exposition qui en découle donne à voir le fleuve au-delà de la contemplation qu’il suscite naturellement.
Cette exposition, à découvrir dans nos salles en primeur cet été, sera également présentée à pareille saison l’an prochain, dans le cadre de la 10e Rencontre photographique du Kamouraska. Si la programmation principale de l’événement se tiendra à Kamouraska même, cette exposition satellite gravitera pour sa part au Musée du Bas-Saint-Laurent (Rivière-du-Loup).
Caroline Bolieu
Imprégnée du territoire du Kamouraska qu’elle habite, Caroline Bolieu imagine dans chaque être qu’elle croise les traces de son lieu de vie, et dans chaque territoire qu’elle côtoie les marques des humains qui l’ont foulé. Pour l’artiste, la nature vibrante et remplie de possibilités est une porte d’entrée vers le grandiose. L’être qui passe devant sa caméra est un véhicule de lumière et de douceur. Surtout, leur interrelation est signe d’une vie habitable. Elle leur porte donc une attention particulière, et les photographies qui en émergent, aussi majestueuses que subtiles, sont à l’écoute des choses : elles offrent un temps d’arrêt et rendent hommage à ce qui nous entoure.