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2022, paroles et souffle dans des bouteilles /
Enregistrement réalisé avec une tête binaurale (dispositif de microphones qui se rapproche le plus de la perception immersive 360° du son par l'oreille humaine)
En collaboration avec le Centre d’art de Kamouraska
Diffusant comme principale discipline les arts visuels et leurs multiples champs d’expression, il nous est apparu que les visiteurs et visiteuses du Centre d’art de Kamouraska qui vivent avec une déficience visuelle sont particulièrement désavantagé.e.s. Nous avons contacté l’Association des personnes handicapées visuelles du Bas-Saint-Laurent (APHVBSL) afin de recueillir une perspective nouvelle sur l’installation extérieure Mer du vent, présentée par Emmanuelle Loslier et Camille Zaroubi,
Mer du vent est une œuvre d’art qui met en scène le vent, cet élément invisible et imprévisible, aux tempéraments multiples. Plus de 150 bouteilles de verre sont disposées en éventail, dehors, et, par jours de grand vent, l’œuvre émet des murmures fantomatiques rappelant les cornes de brume des paysages côtiers. Il s’agit d’une œuvre qui fait appel à plusieurs sens.
Notre hypothèse de départ était la suivante : les personnes vivant avec un handicap visuel ont un rapport distinct aux sons, au bruit et à la musique. Pourquoi? Parce qu’elles y portent une attention toute particulière – c’est ce que nous avons compris (ça et bien plus encore!) en discutant avec des membres de l’APHVBSL.
Le 2 juin 2022, nous avons passé la journée en compagnie de Nancy, Huguette, Gaétan et Daniel. Le compositeur et musicien Antoine Létourneau-Berger était là également. Il avait pour mandat de capter la parole des participant.e.s et les mélodies de l’installation pour créer ce que vous pourrez entendre aujourd’hui : une œuvre sonore inédite de médiation culturelle. Cette journée-là, il y avait peu de vent, donc peu de chant des bouteilles. Peu importe. Notre rencontre autour de Mer du vent était un prétexte pour en apprendre davantage sur le quotidien de ces personnes qui déchiffrent le paysage autrement.
Bonne écoute.
Merci aux participant.e.s, qui nous ont appris que le spectre des déficiences visuelles est vaste et que la réalité de chacun.e est distincte.
Gaétan Banville, personne aveugle
Nancy Blais, vit avec une rétinite pigmentaire (minuscule champ de vision)
Huguette Vigneau, directrice de l’APHVBSL, vit avec une dégénérescence maculaire (aucune vision centrale)
Merci également à Daniel Saint-Pierre, intervenant social.
Captation, musique et mixage : Antoine Létourneau-Berger
Initiatrice du projet et facilitatrice : Véronique Drouin
Ce projet unique a reçu le financement de la part de :
Merci.