Le Centre d’art de Kamouraska diffuse et promeut l’art actuel et ses multiples champs d’expression. Afin de stimuler et de provoquer des rencontres entre les créateurs, les œuvres, les spectateurs et les communautés locale et artistique, nous misons sur des approches innovantes et multidisciplinaires d’initiation, d’éducation et de médiation culturelle.
Nos activités gravitent principalement autour de trois types d’interventions : les expositions temporaires – en salles et hors les murs –, l’éducation des jeunes publics à l’art et l’encan annuel d’œuvres d’art. Nous imaginons et concevons également diverses activités culturelles et ponctuelles - soirées littéraires, projections cinématographiques, présentations de réalité virtuelle, colloques, performances, résidences de création, etc.
Trois grandes orientations artistiques guident l’élaboration de nos programmations annuelles : le paysage, l’interdisciplinarité et le regard de créateurs sur d’autres créateurs. La direction artistique de chaque projet puise son inspiration à même ces perspectives.
Le paysage
Le Centre d’art de Kamouraska est logé au cœur des grands espaces maritimes, forestiers et agricoles du Kamouraska. Dessiné par l’estuaire du Saint-Laurent et ses marées, les îles rocheuses, les champs, les cabourons et les forêts immenses, cet environnement est matière à création. Au sein de notre programmation, la récurrence des thèmes liés au paysage fait écho à sa singularité.
Nous privilégions les propositions novatrices qui portent un discours critique, poétique ou ludique sur la notion de paysage. Les œuvres sélectionnées mettent en lumière le territoire, ou s’y immiscent par des interventions particulières dans des lieux dédiés ou non à l’art. Qu’elles abordent des sujets de nature sociologique, géographique, environnementale ou identitaire, les expositions et les activités que nous présentons réfléchissent aux rapports avec le territoire.
L’interdisciplinarité
Dans nos expositions et nos initiatives de médiation culturelle, nous cherchons à mettre en dialogue plusieurs disciplines et pratiques artistiques afin de multiplier les pistes de lecture. La particularité de nos espaces d’exposition et la façon dont nous les investissons facilitent la rencontre et le croisement des idées.
Nous visons à plonger nos visiteurs au cœur d’expériences vivantes et immersives, souvent multisensorielles. C’est ainsi que nous contribuons à l’accessibilité de l’art actuel : la diversité et l’interactivité des œuvres laissent place à l’imaginaire, suscitent la curiosité et l’intérêt de nos différents publics.
Le regard de créateurs sur d’autres créateurs
Chaque année, nous invitons des créatrices et des créateurs issu.e.s de différents domaines à concevoir des productions artistiques inspirées d’un.e artiste, d’un corpus ou d’une œuvre de notre programmation. Par leur contenu et leur qualité esthétique, ces productions deviennent des œuvres autonomes et inédites qui complètent et nourrissent nos expositions.
En phase avec notre volonté de rendre accessibles les disciplines et les pratiques, nous croyons que ces collaborations artistiques sont pertinentes pour guider nos publics dans la lecture d’œuvres contemporaines. Leur compréhension s’en trouve enrichie. Les publics prennent alors conscience de la valeur du travail artistique et des recherches qui le précèdent ou ils se voient offrir de nouveaux points de vue.
Nous souhaitons être un lieu de découvertes stimulant, offrant des moyens innovateurs de se familiariser avec l’art actuel et ses multiples champs d’expression. Nous voulons être reconnus en tant qu’organisme offrant une programmation riche, variée et audacieuse, se traduisant par une fréquentation assidue et un intérêt marqué par les pairs.
Notre implantation dans l’un des plus beaux villages du Bas-Saint-Laurent nous apporte de nombreux visiteurs de tous les horizons, à qui nous prenons soin d'offrir une expérience artistique agréable. Notre unicité fait de notre lieu un incontournable pour les créateurs et les amateurs d’art contemporain.
Nous aspirons à ce que notre expertise en matière de médiation culturelle et d’activités éducatives soit reconnue comme un élément-clé de notre mission. Nos ambitions sont de poursuivre le déploiement de contenus de qualité, dans une optique d'accessibilité des arts et de la culture en région.
Pour consulter nos rapports annuels d'activités, cliquez simplement sur l'année désirée.
2021 / 2020 / 2019 / 2018 / 2017
En 1849, Kamouraska devient le chef-lieu judiciaire du comté du même nom – comté issu de la subdivision de la vaste circonscription de Cornwallis. Le 31 mai de l’année suivante, le gouvernement se porte acquéreur de la maison de feu le notaire Jean-Baptiste Taché afin d’y aménager le palais de justice. Il est la proie des flammes à deux occasions, soit en 1864 et en 1881. La cour supérieure y siègera jusqu’en 1883, date où elle fut déménagée à Rivière-du-Loup, devenu à l’époque un centre ferroviaire en pleine croissance. Déçus, les Kamouraskois durent demander l’érection dans leur village d’un palais de justice habilité à recevoir une cour inférieur dite « de circuit », pour traiter des enjeux civils n’excédant pas les 100$.
Le palais de justice actuel fut construit en 1888. Les ingénieurs Jean-Baptiste Derome et Paul Cousin, de même que l’architecte Elzéar Charest, du département des travaux public du Québec, participèrent aux plans, devis et cahier de charges qui ont fait l’objet d’un appel d’offre public. L’édifice sera également le siège d’un bureau d’enregistrement et du conseil du comté et ce jusqu’à ce que, en 1913, Saint-Pascal accueille à son tour la cour et le bureau d’enregistrement.
Derrière ses attributs de forteresse plus apparents, le palais de justice de Kamouraska présente principalement des caractères du style Second empire, dont les origines remontent au règne de l’empereur français Napoléon III. Introduit peu après en Amérique du Nord par des architectes qui avaient étudié à l’École des Beaux-Arts de Paris, le style Second empire allait connaître une très grande popularité auprès de la bourgeoisie pour l’architecture résidentielle et commerciale, en plus d’imposer sa présence dans bon nombre d’édifices publics.
Les architectes d’ici ont largement souscrit à ce style, notamment dans les immeubles institutionnels et hôteliers, sans compter un usage très répandu, sous une forme simplifiée, pour les habitations courantes. Centrée sur l’utilisation du toit à la Mansard – un toit aux pans brisés à deux ou quatre versants –, le style se reconnaît également dans l’ornementation soignée des corniches de l’avant-toit, ainsi que dans la forme et le décor plus recherchés des portes et des fenêtres.
Cette vogue s’explique par l’élégance abordable qu’offre ce type de constructions, mais aussi par son caractère fonctionnel qui permet de mettre à profit tout l’espace disponible sous les combles. Dans les adaptations québécoises de ce style, on a accentué la courbure du toit pour former des égouts retroussés, conférant ainsi aux couvertures cette forme typique qui évoque celle d’une cloche.
Sur le palais de justice, maintenant le Centre d’art de Kamouraska, on retrouve cette forme de toit caractéristique du style Second empire, de même que ces avant-toits aux corniches moulurées qui ennoblissent le bâtiment. On remarque aussi la forme des ouvertures – portes, fenêtres et lucarnes – dont l’imposte supérieure découpée en pointe forme un détail significatif. Par-delà ces éléments stylistiques, le palais de justice se donne des airs de place-forte en greffant au corps de l’édifice une tour centrale garnie de créneaux et d’une tourelle. En divers autres points de l’immeuble, de nouveaux éléments s’ajoutent pour accentuer l’allure de forteresse du bâtiment – une seconde tourelle en flèche, une voûte saillante ornée de créneaux, des cheminées et des coins de murs formant autant de contreforts qui enracinent l’architecture au sol.